Pas un conte de fées
- Fred L.

- 20 févr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 avr.
Stephen King revisite le merveilleux… à sa manière
Stephen King

Si un vieil homme mourant te laisse un secret du genre "Dans mon cabanon, y’a un escalier magique qui mène à un autre monde", tu fais quoi ? Tu appelles les secours ? Tu changes de trottoir ? Tu brûles la baraque et tu fais comme si t’avais rien entendu ?
Ben Charlie, lui, il descend. Et franchement, c’est un choix discutable. Il va se trouver dans une sauce...
Parce que ce qu’il va trouver de l’autre côté… ben, c’est pas Disneyland.
Un conte de fées… version King
Avec Conte de Fées, Stephen King s’amuse à prendre une structure ultra classique : un adolescent un peu paumé, un mentor mystérieux, un passage vers un autre monde, une mission de sauvetage… mais au lieu de nous offrir un univers féerique et lumineux, il nous balance dans un royaume qui ressemble à Narnia après une guerre nucléaire.
Ici, les habitants sont… incomplets. Pas en mode "ils ont des blessures de guerre", non. Plutôt "quelqu’un a oublié de leur dessiner un nez et une bouche". T’imagines croiser des gens avec la moitié du visage effacé, comme si Photoshop leur avait appliqué un filtre erreur système ? Voilà l’ambiance. Pas de sourire, pas d’expression, juste des visages inachevés et une atmosphère aussi accueillante qu’un cimetière abandonné sous la pluie.
Résultat, en plus des habitants à moitié floutés, le royaume est infesté par des insectes géants. Du genre qui te font comprendre que tu n’es plus le sommet de la chaîne alimentaire.
BZZZ…
Tu l’as entendu, là ?
Moi, si.

Heureusement, dans ce joyeux bordel, il y a Radar. Radar, c’est le chien du vieux monsieur dont Charlie a hérité. Un chien fidèle, loyal, vieillissant, et prêt à tout pour son maître. C’est peut-être l’élément le plus "féerique" du livre : ce lien indestructible entre l’homme et l’animal, cette présence rassurante au milieu du chaos.
Parce que pour le reste, c’est du King pur jus. Loin des gros thrillers horrifiques qu’on lui connaît, ici, il revient à une narration plus introspective, teintée de nostalgie. Charlie, c’est un ado cabossé par la vie, qui trouve dans cette quête un moyen de réparer quelque chose – en lui, chez les autres.
Le roman joue avec les codes du conte, les tord, les malmène, et nous plonge dans un univers où la magie existe, oui… mais elle est tout sauf rassurante.
Au final, c’est quoi la morale ?
Conte de Fées, c’est un mélange entre Le Magicien d’Oz, Le Seigneur des Anneaux et un bon vieux cauchemar de Stephen King. C’est un récit initiatique, une aventure teintée d’angoisse, une exploration du pouvoir des histoires et des ténèbres qui s’y cachent.
Est-ce un conte de fées ? Oui.
Est-ce que ça donne envie d’ouvrir une armoire pour voir si elle mène ailleurs ? Non.
Moralité : si un vieux monsieur te confie un secret sur son lit de mort… dis merci, mais change de trottoir. Même si t'es pas sur un trottoir...





Commentaires